Causons

Le plus proche conseiller de la reine s'entretenait souvent avec ses disciples. Chaque jours il les testait les sondait pour savoir au mieux en quelle mesure ils le suivraient dans ses démarches. Bien que n'étant pas le doyen, il n'en était pas moins respecté et comptait bien le rester. Órelindë Caranthir avait beau être parmi les vénérables de son peuple. Pour Maerglin elle n'était qu'une enfant jetée trop tôt dans l'arène qu'était le conseil. Elle n'était des leurs que depuis peu comparé à la promotion qui avant la sienne avait été la dernière.

Ce soir là il avait déjà vu tous les vénérables sauf elle. Il était tard lorsqu'il alla la trouver dans son bureau, presque sur de l'y trouver.

"Órelindë êtes vous là" demanda t-il derrière la porte

Une voix douce s'éleva après que le conseiller ait toqué à la porte. Órelindë était encore là apparemment.

"Je suis là Maerglin, vous pouvez entrer à votre guise."

Lorsqu'il pousse la porte, l'elfe peut découvrir l'office de la dernière conseillère en date. La pièce est vaste, assez peu meublée mais de manière luxueuse. La décoration habillant sol et murs donne à la pièce une atmosphère chaleureuse, presque intime. Il fait bon y travailler et encore plus s'y attarder le soir, une fois toutes ces tâches accomplies.

Derrière un grand bureau délicatement sculpté se tient une jeune elfe à la chevelure dorée. Ses yeux émeraudes fixent le visiteur qui est salué d'un sourire ravissant. Quelques parchemins ainsi qu'un encrier et une plume se tiennent devant elle, mais la surface de travail est autrement dégagée. Avant qu'il ne rentre ? A moins qu'elle ne soit toujours aussi méticuleuse.

"Je suis honorée de recevoir votre visite, Conseiller, que me vaut ce plaisir ?"

A la charmante voix d'Órelindë, Maerglin poussa la porte de l'office. Un petit sourire aux lèvres lorsqu'il remarqua le manque de décoration, la jeune conseillère n'avait pas encore assez fait sa place pour obtenir de nombreux présents d'ambassadeurs commerçants comme il était d'usage lors de certaines requêtes.

La conseillère se tenait derrière son bureau, sans doute avait-elle était très studieuse lors de ses études.

"Et bien ma chère, vous voilà bien mieux organisée que moi, je n'ai jamais de place sur mon bureau qu'il m'arrive de travailler à même le sol." dit-il en plaisantant pour détendre l'atmosphère.

"A vrai dire rien d'urgent ne m'amène auprès de vous. Enfin rien d'urgent en importance, plutôt urgent au sens du temps qui passe. Je suis porteur d'un message de la reine et pour ne rien vous cacher j'en ai la gorge sèche à l'avoir dit aux autres conseillers!"

Pendant qu'il parlait Maerglin se rapprochait de l'elfe et finit par s'assoir sur un fauteuil en face du bureau sans invitation lui soit donnée. Cet elfe était arrogant tout le monde le savait, mais souvent il en jouait et n'en ressortait que plus charmant.

Órelindë esquissa un sourire amusé à son tour et elle répliqua sur un ton léger et badin.

"Sans doute est-ce parce que je suis installée depuis bien moins longtemps que vous dans mon bureau... Je n'ai pas encore eu le temps d'accumuler de trop nombreux dossiers. Mais il est vrai que je travaille mieux dans un environnement... maîtrisé."

La jeune elfe se renfonça dans son fauteuil, son regard ne quittant pas Maerglin. S'offenser de son attitude ne servirait à rien d'autre que de se le mettre à dos et elle voulait au contraire l'avoir comme allié. Il comptait parmi les membres les plus influents du conseil auprès de la Reine. L'avoir dans sa poche était un atout qu'elle ne devait pas négliger.Órelindë esquissa un autre sourire charmeur avant de poursuivre sur un ton badin.

"Je ne sais comment je dois prendre le fait d'être la dernière à qui vous annonciez ce message... Serait-ce que vous cherchiez à éviter ce moment ? Mais ne me faites pas languir plus longtemps, je vous en prie, et dévoilez moi la teneur de ce message. Ou si votre gorge est vraiment desséchée, je puis attendre que l'on fasse venir des rafraichissements."

Maerglin rendit son sourire à sa collègue, et sur un ton dont on ne saurait dire s'il était celui de l'humour ou non il lui répondit.

"Si vous voulez, j'ai beaucoup de dossier qui s'empilent dans mon bureau. Un mot de vous et les remerciements de leur protagonistes iront vers vous. Mais je ne suis pas venu parler de ça!"

Son regard détaillait Órelindë. Il était amusé de sa réplique, à lui de trouver comment y répondre. Pour une fois il n'y avait aucun calcul dans ces actes. Mais un elfe le connaissant pourrait-il seulement croire qu'il lui arrivait d'agir sans calcul...

"Ne vous vexez pas, ne garde t-on pas le meilleur pour la fin? Ce message n'est pas le plus important des messages de sa majesté. Sans doute même sans lui vous auriez agit de même sans lui."

Il attrapa quelque chose dans sa manche. Un plis, visiblement du cachet de la reine.


"Voici pour vous, c'est un laissez passer. Nessa souhaite que ses vénérables soient au plus près d'elle lors de la cérémonie. Les gardes sont certes capable de nous reconnaître mais elle a préféré prendre des mesures pour éviter tout ennui inutile. De plus elle vous invite dans son salon privé le soir pour fêter les évènements"

"Mais maintenant que j'ai délivré mon message, je veux bien un rafraichissement comme vous me le proposiez si aimablement." ajouta t-il, enjôleur